Après la première guerre mondiale, les années 1920 s’amusent au rythme du jazz et du charleston et découvrent la vitesse avec l’automobile. Les « années folles » (1919-1929) font alors place à la modernité et à l’émancipation de la femme.
A cette époque, Paul Poiret règne sur la mode parisienne et sur la société qu’il habille : on lui doit d’avoir libéré la femme du corset et d’avoir crée des formes souples et naturelles. On constate un fort contraste entre la tenue de jour à la garçonne et la tenue de soirée ultra féminine tout en lamé et broderies précieuses.
Jean-Gabriel Domergue reste le plus représentatif de nos peintres de mode. Il est l’observateur fidèle et sensible des caprices de la parure féminine, mais dans quelle dépendance par rapport à la réalité quotidienne fait-il varier sa fantaisie ?
Il est bien évident que les élégantes en robe à panier aux couleurs éclatantes ne représentent pas la mode exacte des années vingt. Cependant, les femmes de l’époque sont charmées d’être vues avec un tel romantisme, insensiblement elles désirent se rapprocher du modèle.
Pour JGD, ce qui importe avant tout, c’est que les lignes de la femme soient respectées. « Tant que le couturier veut bien admettre que la femme a un corps, que la robe est faite pour le corps, et non le corps pour la robe, la mode est belle et tout va bien . Il faut que l’on devine la forme de la femme sous l’étoffe, qu’on la sente évoluer avec liberté, ce qui fait la beauté des lignes, leur ampleur, leur grâce, c’est le mouvement. Il donne la vie, anime la femme, lui et non l’immobilité. A cet égard j’aime la mode qui non seulement laisse au corps de la femme sa souplesse, mais l’exige. »
Bien souvent les femmes que peint Domergue sont vêtues d’un fourreau dont le bustier est l’aboutissement logique. Il moule un corps impeccable et le « chic » avec lequel il est porté empêche toute indécence.